Pilate
de Jean-Yves Picq
Mise en scène de Michel Béatrix
Plus qu’une semaine !
La première quinzaine des représentations étant passée, un premier bilan peut être dressé. Le public a aimé et le fait savoir.
Extraits du livre d’or
Un texte fort bien porté… proclamé, riche de variétés et de nuances… Une présence féminine indispensable… Un lieu bien exploité où la voix chantante ou parlé prend toute sa dimension…
Magnifique pièce d’une redoutable intensité que les chants superbes de Natasha entrecoupaient de repos.
Très intense. Et didactique en plus. Le lien entre la langue hébraïque et le tétragramme est décrit avec autant de précision que de curiosité.
Pilate en beau légionnaire faisant la guerre des mots pour défendre la raison. Des dialogues, monologues impressionnants justement interprétés. Bravo, bravo, bravo.
Magnifique, extraordinaire, bouleversant. Un des plus beaux spectacles que je n’ai jamais vu. Quelle émotion !
Un texte qui contient des beautés et une interprétation magistrale !
Bravo ! pour les chants, la mise en scène et… le merveilleux phrasé des acteurs.
Merci pour ce beau moment intense. Cette relecture de l’épisode Pilate.
Propos sur Pilate, par Christian-Yves Pratoussy
Le lieu incite au recueillement mais le public, un tant soit peu informé, sait que la séance à laquelle il va assister n’est pas ordinaire : rien moins que la dernière audition de Ponce Pilate, celui qui a livré le Christ. Si son intervention n’avait eu lieu, le cours des choses aurait été autre. Il avait le choix entre Barrabas et Jésus, il a fait le choix qui fera l’histoire. A certains égards, notre hypothèse est iconoclaste, mais elle est modestement placée sous l’influence de Jean-Yves Picq, qui se livre à une conjecture peu commune sur l’origine du Christ, et, mieux, sur le sens même de sa place et de son rôle en Palestine, il y a deux millénaires. Mieux que tous les rabbins de Jérusalem, c’est Pilate qui aurait décrypté un secret fameux, secret dont Michel Béatrix, dans le rôle-titre, nous fait une admirable leçon. Son interlocuteur sur scène est le si fragile et le pourtant si puissant Hervé Tharel, interprétant un jeune chrétien, qui sera le dernier juge de Pilate. Et les magnifiques chants de Natasha Bezriche ne parviennent pas à faire taire l’effroi du destin, à l’exception du dernier qui nous accompagne longtemps après la fin du spectacle (après la sortie du tribunal ?), et qui nous console de notre condition humaine.
Dans une scène essentielle, Michel Béatrix pratique avec brio la cabale : sur un rideau blanc en fond de scène, est reproduit un texte en hébreu que Pilate va déchiffrer au sens premier du terme. Pilate se révèle être un professeur de grammaire captivant, mais il n’aura pas pour autant le dernier mot. Il prend une position dominante de maître d’école devant ce rideau blanc pédagogique où les lettres YHWH sont nécessairement en bonne place. Pilate maîtrise le sens terrestre et vertical des événements, mais le sens horizontal et céleste ne lui appartient pas.
En fin de compte, cette pièce contient à elle seule toute la problématique du théâtre, où le metteur en scène va remplir les blancs du texte, en occupant le texte, en occupant la scène. A ce dernier égard, l’usage que fait Michel Béatrix d’un miroir est emblématique. En effet, selon la place qu’occupe le spectateur, Pilate n’est pas toujours visible car dissimulé dans une « niche » (nous sommes dans une crypte et cet endroit est à même de recevoir une dépouille : Pilate y repose déjà, en homme souffrant). Et c’est grâce à un miroir qu’il reste visible. Ce miroir se révèle indispensable à la vision du spectacle, et devient une de ces voyelles si indispensables aux consommes de l’alphabet hébreu sans lesquelles elles ne vivent pas. Le choix de la voyelle est celui de l’individu, alors que la consomme est d’essence divine. Dans ce reflet, Michel Béatrix nous donne à voir l’homme Pilate, et l’histoire s’inverse dans un vertige fascinant : Ecce homo.
La pièce
Véritable polar spirituel, politique et linguistique, mystère et suspens sont au programme dans ce dialogue entre Ponce Pilate à la fin de sa vie et un jeune homme qui ne comprend pas comment l’ancien préfet de Judée a permis la mort du Christ. « Les langues sont les maîtresses des âmes » écrit Jean-Yves Picq : l’étude des Ecritures, de la Thora, à travers le fonctionnement de l’Hébreu, apporte peut-être la réponse…
A noter la présence de Natasha Bezriche qui accompagne les comédiens de son chant a capella.
Texte de Jean-Yves Picq
Mise en scène : Michel Béatrix
Pilate : Michel Béatrix
Le jeune homme : Hervé Tharel
La femme : Natasha Bezriche
Jusqu’au 29 mars
Les mardi, jeudi, vendredi et samedi à 20h30 – Le mercredi à 19h – Le dimanche à 16h
Relâche exceptionnelle le samedi 21 mars
Eglise Saint-Joseph des Brotteaux - 99, rue Crillon - 69006 Lyon
Métro A, arrêt Masséna
Tarifs : 20€, 15€ (seniors, étudiants et adhérents FNAC) et 10€ (scolaires, chômeurs, professionnels du spectacle et groupes – à partir de 10 personnes et sur réservation)
Locations : FNAC et Ticketnet
Renseignements et réservations : 06 15 58 06 72
Contact presse :
Marion de Saint Vaast