Notre civilisation est ainsi organisée qu’elle ne peut se passer de la générosité de quelques uns pour assurer la survie de quelques autres. Nous pouvons souhaiter que cet état de fait ne soit que transitoire et que des lendemains plus équilibrés entre richesse et pauvreté voient le jour. Nous devons croire que nos gouvernements, un jour, n’auront plus recours à tous ces bénévoles convaincus, à défaut d’alternative, qu’une part de leur existence se doit d’être au service de l’autre. Les organisations non gouvernementales (ONG) sont donc, tout comme le chômage, des produits de notre société dont on aimerait se passer, mais aujourd’hui elles restent indispensables si l’on s’attache à vouloir voir, dans l’homme, un peu d’humanité.
Espoir Santé consacre ses ressources actuelles à la lutte contre l’ulcère de Buruli. Cette ONG vient de remettre à l’OMS, qui en assurera la gestion, un hôpital de 50 lits, 7 salles d’hospitalisation, 1 bloc opératoire, 1 salle de réanimation et 1 salle de stérilisation… à Djekanou, en Côte d’Ivoire. Ce pays compte déjà 25 000 cas de cette maladie qui frappent surtout les enfants.
Son président Michel Cornand s’est rendu sur place, début octobre, pour prendre possession d’un bâtiment, dont il avait lancé le gros œuvre quelques mois auparavant. Sans plomberie ni électricité, le sol en terre battue, un terrain autour non nivelé et une construction 1 m en dessous du niveau prévu... Quand on connaît l’intensité des pluies du lieu, il avait des raisons d’être inquiet.
Deux équipes de 7 bénévoles, venus de France, sur leur temps de vacances et en payant leur voyage, se sont relayées pendant quinze jours pour livrer cet hôpital tout équipé, lits faits, placards remplis du matériel de soin nécessaire et plantations extérieures prêtes à pousser. Avec l’aide locale, il a fallu coordonner parfois jusqu’à soixante personnes et souvent plus de quatorze heures par jour, pour obtenir ce résultat. Le gros œuvre avait déjà bénéficié de l’aide de l’armée française, qui en leur renouvelant son assistance tout au long de ce chantier, leur a permis à plusieurs reprises de se dégager de situations fermées, tant sur le plan matériel qu’administratif. De nombreux donateurs privés, entreprises, collectivités et fondation ont généreusement contribué à la réussite de ce projet.
Mais la bataille contre cette maladie ne se gagnera qu’en intervenant le plus tôt possible, Espoir Santé est déjà sur l’équipement d’unités mobiles qui en parcourant la région pour informer, dépister et soigner avant que le mal ne se développe, réduira l’étendue de ce fléau. Notre soutien financier est bien sûr plus que jamais d’actualité.
Il appartient à chacun, selon son désir, comme l’écrit Jean Blain, «de s’acquitter au mieux, là où le destin nous a placé, de notre tâche au service des autres hommes, tout en nous gardant de nous prendre au sérieux».
Il ne faudrait pas que l’actualité ternisse ce formidable travail de fond que réalise bien des ONG et cette inépuisable bienveillance dont font preuve ces nombreux bénévoles, émissaires de paix dont nous bénéficions tous.
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Larue Christian