La France se trouve désormais bien encombrée par un stock de vaccins contre la grippe A de plus de 80 millions de doses !
Le gouvernement essaye de corriger son erreur grossière qui va coûter très cher à la France. Comment faire ?
- Annoncer qu'il faut 2 vaccinations au lieu d'une par patient ? Aucune justification médicale.
- Décider de les revendre à d'autres pays ? Il faudrait trouver les acheteurs pour une épidémie qui n'a pas tenu ses « promesses » en terme de sévérité.
- Renégocier les contrats avec les Laboratoires fournisseurs des vaccins : on peut toujours rêver !
La dernière idée à la mode est d'alimenter les pharmacies de ville de stocks de vaccins qui seront revendus à 1 euro pièce, les médecins pouvant alors vacciner ceux qui sont encore volontaires.
Les soldes avant l'heure, une braderie de fin d'année en quelque sorte, voire une idée de cadeau !!!

Début septembre j'avais déjà dénoncé face à la presse cette poussée de fièvre acheteuse qui avait entraîné le gouvernement à se procurer 94 millions de doses de vaccins. Quelle maladie avait touché le gouvernement soudain empreint d'une mission impérieuse ? Lorsque 30% de la population est vaccinée, une pandémie est en général stoppée ; si cette pandémie s'avère être une infection virale très contagieuse mais peu virulente le besoin vaccinal s'avère moins important, à réserver aux personnes fragiles ( insuffisants respiratoires, cardiaques, diabétiques insulinodépendants, grands obèses, et toutes les personnes - enfants et adultes - présentant un déficit immunitaire congénital ou acquis - Sida, traitements immunosuppresseurs, corticothérapie au long cours )
Une commande de 7 à 8 millions de vaccins aurait été suffisante d'autant que l'observation de l'épidémie, notamment dans l'hémisphère sud, (Nouvelle Calédonie, Nouvelle Zélande, Australie), qui a largement précédé l'atteinte en Europe, confirmait le caractère beaucoup moins agressif de cette grippe A comparativement à la grippe saisonnière qui chaque année tue beaucoup plus. Nous sommes désormais dans un rapport de 1 pour 10.

Ces informations préalables auraient du conduire à beaucoup plus de raison de la part des autorités sanitaires et de la ministre de la Santé Madame Bachelot.
Nous avons au contraire assisté à une phobie frénétique nationale orchestrée par le gouvernement sans aucune comparaison avec l'attitude de nos partenaires européens ; par peur des carences coupables de la canicule ou du laxisme criminel du sang contaminé ?
L'excès n'est pas la réponse à la carence !
Suite à cette commande surréaliste de 94 millions de vaccins, j'avais en septembre annoncé que 80 millions de vaccins nous resteraient sur les bras, soit une somme globale de plus de 950 millions d'euros qui sera mise à la poubelle ! Soit 70 000 personnes au Smic pendant 1 an ! Trois mois après, c'est en réalité 88 millions de vaccins qu'il faut désormais écouler !
Le temps des comptes va arriver. Au total, l'ensemble du plan anti-grippe A* Français aura coûté aux contribuables entre 8 à 10 milliards d'euros, soit près du 1/3 du déficit de la sécurité sociale, pour une affection peu sévère en somme, qu'il fallait réserver aux personnes fragiles, seules cibles de cette maladie.

La France à besoin de retrouver sa raison, sa logique, sa pondération que ce soit aussi bien dans les questions sanitaires,  qu'économiques, sociales ou environnementales.
S'occuper des citoyens ce n'est pas essayer de les canaliser vers des peurs collectives, ou de les détourner de la réalité par des leurres imbéciles comme le débat de l'identité nationale qui ne conduit que vers le repli identitaire, antichambre des dérives extrêmes.
S'occuper des citoyens c'est d'abord les prendre pour des adultes responsables, c'est  pratiquer une gestion appliquée pour offrir le meilleur du service public, c'est travailler à une meilleure justice sociale, seule garante de la cohésion nationale et c'est proposer des solutions d'avenir réalistes et cohérentes.
Sur le seul thème de la grippe A, nous n'avons eu droit qu'à des cow-boys « peopolisés » avec en bonus la vaccination publique de la ministre !
Les acteurs politiques doivent être responsables de leurs erreurs.
Aux citoyens de s'en souvenir.
En attendant, comme ne le dit pas la promotion, le stock ne sera ni repris ni échangé !


Richard Morales
Médecin spécialiste en pneumologie
Président du groupe des élus du Mouvement Démocrate de Villeurbanne
Conseiller Communautaire

* plan anti-grippe A : campagne d'information et plans médias, information et kits de protection « pandémie » des personnels de santé, achat des vaccins, investissements des entreprises publiques et privées en matière d'hygiène et de prévention, organisation des centres de vaccinations (locaux, personnels administratifs et de santé, matériels de vaccinations, approvisionnements etc.…)