Communiqué de presse - 6 juillet 2016
En septembre, le festival de La Bâtie à Genève propose un focus Caroline Bergvall, artiste de renomée internationale, basée entre Londres et Berlin. Trois événements pour entrer dans les langages subtils de cette auteure-performeuse. RAGADAWN est une invitation à accueillir ensemble le lever du soleil; DRIFT est une méditation sonore et visuelle sur la perte en mer; DRIFT est aussi une exposition inspirée d'une tragédie de migration contemporaine.
RAGADAWN
Sa 10 et di 11 septembre 2016 à 6h38
Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (CICR)
Première / Création 2016 / Durée : 80'
‘Nobody can tell how long the pause for breath – hope and thought – will last'
- Paul Celan
Ragadawn est la nouvelle et ambitieuse création de la poète franco-norvégienne Caroline Bergvall, présentée à La Bâtie-Festival de Genève et à l'Estuary Festival en Angleterre. Le chant central de Ragadawn est composé par le très renommé compositeur anglais Gavin Bryars, et chanté par la soprano Peyee Chen. La pièce tisse les sons ambiants du matin aux traitements électroniques légers de deux voix spatialisées.
En été 2017, cette performance continuera son voyage en remontant les latitudes, du Maroc à l'Islande, dans une douzaine de lieux.
Toujours fondées dans le texte, les pratiques transdisciplinaires de Caroline Bergvall travaillent le plus souvent sur des états liminaux, des frontières, des infra-déplacements. Ici, cette ligne parfois indéfinissable entre la nuit et le jour. Ragadawn investit à l'aube un espace extérieur, pour inviter les spectateurs à entrer dans la lumière et le son du matin par un rituel d'appel. Ragadawn s'installe dans ce moment où on commence à pouvoir distinguer un fil noir d'un fil blanc, dans ce passage qui marque la fin du sommeil et la reprise des activités. Il est question là de limite et de transformation. Tout change, tant à l'intérieur de l'être qu'à l'extérieur, tant dans le spirituel et le psychologique que dans le physique, tant dans l'image et la lumière que dans le son.
Le principe actif du projet est l'aubade poétique inspirée de l'alba médiévale, la salutation à l'aube, ou encore du raga indien. Le raga indien est une composition à la fois très structurée et improvisée, qui se joue à un moment de la journée ou de l'année, créant un climat émotionnel particulier. La performance s'appuie aussi sur une cartographie politique des langues, spécifiquement sur des langues nouvellement apparues ou au contraire mises en danger, minorisées: en Suisse, du romanche entre ainsi dans la performance, et en Angleterre, c'est du penjabi, qui rend compte de la large communauté sikh de la région de Essex. A chaque étape de la trajectoire de 2017, une enquête sera menée sur certaines langues, menacées ou au contraire en expansion.
Par son écriture, Ragadawn est une performance qui chasse la nuit et les peurs de la nuit pour laisser la lumière célébrer l'instant présent. Elle apporte calme, espoir et ouverture collective sur le jour qui vient. Elle célèbre la nature. Elle révèle l'amour, l'étreinte érotique des amoureux au matin (selon l'une des thématiques les plus récurrentes de l'alba). Elle intègre le spectateur dans la splendeur du lever du soleil; elle le met en lien avec les différentes sensations que peut procurer ce moment, allant de l'espoir à l'anxiété; elle l'enveloppe et l'accompagne dans son retour à sa réalité; elle l'intègre à une collectivité, puisque l'invitation se termine par un petit déjeûner qui est partie intégrante du projet artistique: ce partage d'un repas est la continuation de l'état dans lequel la pièce cherche à mettre les spectateurs, fondus, impliqués, intégrés à la fois à un environnement, à une communauté et au jour nouveau qui commence.
Un livret accompagne la performance, publié par les Editions genevoises A°Types.
DRIFT
Me 7 et je 8 septembre 2016 à 19h
St-Gervais Genève Le Théâtre
Création 2014 / 1ère suisse / Durée : 70'
Anglais, surtitré en français
Drift est une invitation au voyage. Une performance poétique contemporaine rythmée de percussions, une méditation sur le périple en mer et les migrations d'aujourd'hui. Caroline Bergvall explore là des langues rescapées du Xe siècle, des chansons pop, des témoignages de migrants. Sa voix se mêle à la musique percussive d'Ingar Zach, musicien norvégien reconnu pour son travail subtil et précis, à caractère souvent contemplatif, tant dans le live qu'en installation spatialisée. Leurs phrases soniques vibratoires, voix et musique mêlées, sont pleines de batailles, d'exils, de promesses de terre et d'amour. S'y ajoute un troisième instrument, la vidéo – manipulée par Thomas Köppel, – qui projette la masse textuelle en mouvement. L'artiste électronique suisse a développé un surtitrage kynétique et ludique, en lien constant avec la production sonore. Cette dimension vidéo relève d'une poétique propre et non pas seulement d'une perspective de communication. Le texte performé en anglais est présent à l'écran en anglais et en français, flottant, donné en couches, produisant non seulement du sens, mais aussi du bruit, quelque chose comme un brouillard d'où émergent des éléments plus ou moins définis.
Véritable immersion dans une matière textuelle et sonore mouvante, Drift est une performance qui entre dans les profondeurs du passé pour penser notre actualité.
DRIFT
Du sa 3 au di 18 septembre 2016
Centre d'art contemporain Genève
Horaires: 11h-18h (fermé les lundis et le jeudi du jeûne genevois)
Vernissage: samedi 3 septembre à 17h
Le projet Drift de Caroline Bergvall se décline à l'envi: c'est un livre, une performance et une exposition (dont la première a eu lieu à la Calicoon Gallery de New York). En parallèle aux deux représentations de DRIFT, l'exposition est remontée au Centre d'art contemporain. Dessins, documents, textes, pièces audio sur écouteurs, vidéo et peinture murale retracent un récent désastre humain et maritime: l'artiste travaille à partir des recherches d'une équipe de chercheurs-activistes britanniques (Goldsmiths, Université de Londres) et d'un texte anglo-saxon, The Seafarer. Sobre mais percutante, cette exposition entrelace l'intime et le politique. Instructif et stimulant.
BIOGRAPHIE
Caroline Bergvall est une auteure et performeuse franco-norvégienne, installée entre Londres et Genève. Exploratrice des langages et des modes interdisciplinaires d'écriture, elle traverse les disciplines, les langues et les media. Formée en linguistique, en lettres et en art contemporain, elle s'intéresse à l'évolution des langues et des pratiques scripturales, tant dans leurs disparitions que dans leurs émergences. Elle écrit le plus souvent en anglais, mais son travail traverse constamment plusieurs langages, plusieurs disciplines, plusieurs media.
Récemment listée dans le Huffington Post parmi les 200 poètes de langue anglaise les plus importants.
www.carolinebergvall.com/
PRAISE FOR CAROLINE BERGVALL
Caroline Bergvall has emerged over the past decade as one of the most brilliantly inventive poets of our time, with an approach to acoustic performance that is nothing short of sensational
— Charles Bernstein
Thank heaven for Caroline Bergvall, an artist and poet pushing the boundaries of language in a blogged-up and twittering digital world….her new lingo reads like a wild blend of Chaucer, SMS-speak and Anthony Burgess's droog slang — The Guardian
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DRIFT
INFORMATIONS PRATIQUES
Billetterie et infos directement sur le site de La Bâtie-Festival de Genève www.batie.ch
Liens directs vers chaque spectacle:
Ragadawn
Drift (performance)
Drift (expo)
POUR SE FAIRE UNE IDEE
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Extrait de presse sur Inferno-magazine
Emission radio Magma sur la RTS (Radio Télévision Suisse)
Contact presse :
Anne de Preux (pour les événements de Caroline Bergvall à La Bâtie)