Murnau a réalisé son film entièrement en studio, utilisant tous les progrès de la technique de l’époque pour les fondre en une unité parfaite. L’image, le cadrage, le jeu des acteurs, le mouvement des sujets et son aspect muet donne au film, l’intégralité de sa dimension fantastique et irréelle. Le pari réalisé par la Compagnie Marseillaise a consisté, sans trahir le sens voulu par le cinéaste, à s’inclure dans le rythme émotionnel de l’image et apporter une perception nouvelle à la lisibilité d’origine. Tandis que la pellicule égrène les images d’un Faust tout en ombres et lumière, la bande son, interprétée en directe, confère une intensité supplémentaire au drame. Divers bruitages s’ajoutent au jeu du comédien faisant presque corps avec la toile. Prêtant tour à tour sa voix à chacun des personnages, il s’amuse même à sortir le réalisateur de son silence, en lui faisant commenter son œuvre.