SOCIETE DES AMIS DES MUSEES DE BORDEAUX
« Les Lances » de Vélasquez
Avec
Marc Fumaroli
De l'Académie française
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Il convient de rappeler que Monsieur Marc Fumaroli est membre de l'Académie des inscriptions et belles lettres depuis 1998 et que plusieurs Académies étrangères des plus prestigieuses l'accueillent en leur sein. Auteur d'ouvrages, L'Age de l'Eloquence, Exercices de lecture de Rabelais à Paul Valéry et Paris New York et retour, professeur de rhétorique au Collège de France, Mr Fumaroli est également Président de la très active Société des Amis du musée du Louvre.
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« Il avait dans sa jeunesse, raconte Pacheco, un petit galopin d'apprenti qui lui servait de modèle dans toutes sortes d'actions et d'attitudes, pleurant, riant, pour apprendre à se rendre maître de toutes les difficultés ». C'est ainsi que le décrivait son maître. Et lorsque Diego Velázquez quitte son atelier, il est déjà en pleine possession de son art.

Don Diego Velázquez y Silva (1599-1660), né à Séville d'une famille portugaise, après des études chez Herrera et Pacheco, commence par peindre des tableaux religieux, des natures mortes, des scènes populaires et des portraits. En 1624, entré au service de Philippe IV, roi d'Espagne, « le prince des peintres » réalise les célèbres portraits de la famille royale, et celui des Ménines en 1656. Peintre d'histoire, c'est en 1635 qu'il peint « Les Lances » tableau mieux connu sous l'appellation : « La Reddition de Breda ». Velázquez immortalise le moment où  la ville assiégée doit se rendre, c'était le 25 avril 1625. « Après un siège d'un an mené sans merci par le général Spinola, la victoire de l'Espagne fut retentissante et Lope de Vega lui consacra une ode triomphale ». 

Dans cette scène, « le peintre a recours à la symbolique remise des clefs mais sans la formule habituelle du vaincu ployant le genou. Il présente, au contraire, un Spinola magnanime, descendu de cheval, au même niveau que Justin de Nassau, le général défait ». Ce tableau a largement contribué à la gloire de Spinola avec lequel Velasquez avait fait le voyage en Italie et, bien que la scène soit totalement imaginée, Velasquez se situe comme le témoin oculaire de la bienveillance d'un homme qui sait vaincre avec respect.


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