Quatre heures de voiture, sept de transports en commun. Cest désormais le temps quil faudra aux habitants dAnnonay et de sa région pour se rendre au Tribunal de Commerce ou au Conseil des Prudhommes puisque la nouvelle carte judiciaire prévoit de regrouper les instances annonéennes avec celles dAubenas, à 143 km et deux heures de route en direction du sud. Et encore, hors jours de grosse circulation, vacances et veilles de ponts, puisquun passage sur lautoroute A7 est inévitable. Ces Ardéchois du Nord qui seront convoqués à Aubenas un vendredi après-midi précédant un long week-end pourront allègrement doubler, voire tripler les deux heures de voyage puisque lA7 est systématiquement saturée ces jours-là. Et lon ne parle que de la voiture : en transport collectif, mieux vaut éviter le sujet, le parcours prévoyant deux changements dautocar et un trajet en train. Sans compter non plus le prix du déplacement : 50 euros. Au bas mot !
Depuis lannonce de cette réforme, les Ardéchois du Nord ne décolèrent pas. Qualifiant cette mesure de non sens, ils redoutent quelle ne mette une distance définitive entre les administrés et leur justice « à lheure où lon se targue de vouloir rendre les services publics plus efficaces ».
La CCI Nord-Ardèche, soutenue par le Tribunal de Commerce et le Conseil des Prudhommes dAnnonay, a de son côté pris son bâton de pèlerin.
« Le Nord-Ardèche est en train dêtre dépouillé de tous ses services de proximité, sélève César Gallo, son président. Après la Banque de France et ces deux juridictions, ce sera le tour de la CPAM et la CAF dêtre transférées alors que le secteur regroupe 42% de la population ardéchoise, 60% des entreprises de plus de 50 salariés et 56% des salariés des entreprises Si nous admettons le principe des réformes nécessaires, celle-ci est tout simplement caricaturale ».