Lyon, le 15 janvier 2015
Depuis le retour du loup dans notre pays au début des années 90, l'Etat veille à protéger cet animal
en tant qu'espèce protégée (directive européenne du 21 mai 1992), dans des conditions qui
permettent de concilier sa présence avec les activités humaines. Cette volonté s'exprime notamment
au travers du plan national d'actions loup 2013-2017.
Entre 2010 et 2015, l'effectif estimé de loups est passé de 154 à 282 avec des indices de présence
relevés dans 35 départements. A l'issue du suivi estival 2015, 3 nouvelles zones de présence
permanente du loup ont été identifiées portant désormais le nombre de ces zones à 45.
Sur la même période entre 2010 et 2015, les dommages causés par le loup aux troupeaux
domestiques ont plus que doublé. En 2015, 2 401 constats d'attaques ayant fait 8 808 victimes parmi
les troupeaux ont conduit à indemniser les éleveurs pour un montant de 2,77 M€. Sur la période
entre 2014 et 2015 on constate une certaine stabilité : moins d'attaques en Ardèche, dans la Meuse et
dans le Var, en revanche les attaques sont en progression dans les Alpes-Maritimes et dans les Alpes-de-
Haute-Provence.
L'action conduite par l'Etat comporte deux volets :
- En premier lieu, l'Etat accompagne les éleveurs pour qu'ils se dotent de moyens de protection
(chiens patou, clôtures...) appropriés. 400 nouveaux dossiers ont été traités en 2015 ; depuis le début
de cette politique, 2 110 contrats ont été passé représentant un effort budgétaire de 18,6 M€ par an.
- En second lieu, l'Etat conduit une politique de régulation en fixant, de manière restrictive, les
conditions et les limites dans lesquelles les préfets peuvent accorder des dérogations à l'interdiction
de destruction des loups, qu'il s'agisse de tirs de défense ou qu'il s'agisse de tirs de prélèvement. Pour
la campagne 2015-2016, après avis favorable du conseil national de la protection de la Nature, le
nombre de loups pouvant être détruits a été fixé à 36. A la mi-décembre 2015, 34 loups ont déjà été
abattus.
En présence de ce constat le préfet coordonnateur a demandé à tous les préfets concernés d'abroger
les autorisations de tous les tirs de prélèvement. En outre, afin de permettre la défense des troupeaux,
le préfet a demandé que soit étudiée la possibilité d'augmenter, sans que cela puisse excéder 6, le
nombre de loups susceptibles d'être détruits dans le cadre de tirs de défense.
A ce jour aucune décision n'est encore prise. Répondant à la demande du collectif CAP Loup,
Michel Delpuech tiendra, le 2 février prochain, une réunion avec les représentants de cette instance.