SOCIETE DES AMIS DES MUSEES DE BORDEAUX
VENDREDI 23 mars 2012
A 18 heures, Athénée municipal, place Saint Christoly

Bronzino, un peintre-poète à la cour de Cosme 1e de Médicis

Avec Maurice Brock
Professeur d'histoire de l'art moderne à l'Université
François Rabelais de Tours et au Centre d'Etudes
Supérieures de la Renaissance.




Par cette communication, Maurice Brock, spécialiste de la peinture italienne, nous parlera de Bronzino (1503-1572), illustre représentant du maniérisme toscan, peintre de cour et poète. Très attaché à son ancien maître Pontormo, dont il est devenu l'un des rares amis, « Bronzino pousse même la fidélité jusqu'à poursuivre l'exécution des fresques que Pontormo a laissées inachevées ». Maître vénéré, Bronzino saura lui rendre hommage à travers les cycles peints comme dans La Lamentation de la chapelle d'Eléonore de Tolède, dans Le Christ aux limbes de Santa Croce et même dans Le Martyre de saint Laurent.
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« L'attachement entre les deux hommes n'expliquerait pas seulement qu'au début, le disciple ait parfaitement assimilé la manière du maître, il expliquerait aussi que le jeune artiste ait très vite compris qu'une charge d'émotion et de sens était liée à une  forme, que la forme charriait avec elle cette charge ». Il a peint aussi des portraits de lettrés - la poétesse Battiferri, par exemple - mais aussi ceux de la famille de Cosme de Médicis, premier grand duc de Toscane. Alors qu'il individualise les visages des enfants de Cosme, Bronzino pour autant ne laisse rien transparaître du tempérament propre à chacun. En bon serviteur des intérêts de son prince, il accorde une primauté absolue à l'affirmation de la continuité dynastique. A partir de 1540, travaillant essentiellement pour Cosme et pour Eléonore de Tolède, son épouse, son activité de peintre de cour répond à une visée de légitimation et de célébration du nouveau régime.

Avec Bronzino s'achève l'époque de la grande tradition florentine à laquelle il a consacré sa vie et son œuvre. « A san Lorenzo, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour pérenniser cette tradition mais, à Santa Croce, il semble bien affleurer un pessimisme analogue à celui qu'on devine dans ses derniers poèmes. : au fond de lui, le peintre doit se rendre compte que le michelangélisme est en train de passer de mode, que ses collègues sont sur le point de quitter la voie de la vérité. Ainsi s'expliquerait son attention soutenue aux Pieta que le maître a sculptées sur le tard. Elles symboliseraient la disparition imminente de la brillante florentinité qui culminait en Michel-Ange ».

Biblio : Brock (Maurice), « Bronzino », éditions du Regard, Paris, 2002.

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