Lance une alerte :
● sur les conséquences de la rupture de la dynamique avec les professionnels impliqués jusqu'alors dans le cadre du groupement,
● sur les risques d'interruption de services ou de régressions fonctionnelles dommageables pour les soignants et leurs patients tant en ce qui concerne les systèmes d'informations que l'animation régionale,
● sur la méthode appliquée aux personnels du GIP E-Santé ORU-PACA,
● sur l'absence de débat sur le projet de modification pourtant radical de la convention constitutive du groupement.
Demande : ● le maintien de l'observatoire régional des urgences dans le groupement actuel, ● la garantie de la persistance de l'implication des soignants dans les travaux de la e-santé à un niveau efficace, ● l'intervention d'une mission de l'IGAS.
Le collège PACA de
médecine d'urgence a abordé, à l'occasion de son assemblée générale du 23 mars
2018, la situation du groupement d'intérêt public “E-Santé Observatoire
Régional des Urgences” (GIP E-Santé ORU-PACA) dont les activités en matière de
médecine d'urgence apparaissent fortement compromises.
Le projet de l'ARS
PACA pour le GIP a été présenté le 16 février 2018 dans les locaux de l'ARS
PACA par son Directeur général adjoint, à des représentants des médecins
urgentistes. L'ARS PACA a indiqué au cours de cet entretien que le Directeur
général de l'ARS PACA, M. Claude d'HARCOURT, souhaitait d'une part, isoler
l'activité d'observatoire des urgences des 4 autres activités principales du
groupement (e-santé, identito-vigilance, animation du réseau des urgences,
appui dans la gestion des évènements indésirables graves liés aux soins) et
d'autre part, supprimer la participation des médecins de la gouvernance du
groupement e-santé ORU PACA.
L'assemblée générale du collège souhaite exprimer ici sa
position officielle qui s'oppose au projet imposé actuellement par l'ARS PACA.
Le projet de l'ARS
PACA consistant à créer une nouvelle structure en charge de l'observatoire des
urgences n'est pas satisfaisante car elle fait totalement abstraction du retour
d'expérience extrêmement positif porté par l'organisation actuelle.
Nous témoignons ici
de véritables succès opérationnels obtenus dans le domaine de la e-santé et
d'une performance particulière du groupement en terme d'innovations et de
progrès dans la prise en charge des patients. Notre vécu positif de la e-santé
est sans aucun doute la conséquence de la fertilisation croisée entre les
activités complémentaires réunies au sein du groupement.
Nous citons ici les
principales actions innovantes portées et constamment améliorées depuis 10 ans,
qui démontrent l'excellence régionale en la matière :
●
un identifiant unique par
professionnel permet d'accéder à plus de 60 domaines d'application différents ;
●
les logiciels d'urgences sont
harmonisés
entre chaque service et permettent une collecte de données précises, en temps
réel et complètes qui est la plus performante en France (source Santé publique
France) ;
●
les services d'urgences sont
informés électroniquement et en temps réel des patients que les médecins
régulateurs et les médecins de SMUR leurs adressent (dossier de régulation et
dossier SMUR transmis);
●
les SAMU peuvent partager
des dossiers (lien 15-15) ;
●
les SMUR sont tous
informatisés et les données saisies constituent la base de données la plus
complète en France sur ce sujet.
●
l'inventaire des victimes
d'attentats (SI-VIC) construit sur l'expérience de notre région, repris à
l'échelon national par la DGS ;
●
la disponibilité des lits
est connue de tous en région, les indicateurs
de tensions hospitalières en temps
réel sont partagés par tous les professionnels et alimentent un logiciel
spécifique permettant de suivre les déclarations de tensions (plus de 400 cette
année) et de les piloter avec le concours de l'ARS ;
●
le Répertoire Opérationnel de
Ressources (ROR) décrit l'offre de soins dans les champs du sanitaire, du médico-social
et du social et ceci sans oublier les professionnels de santé (bientôt 40 000
professionnels de santé décrits). Ce logiciel est utilisé par 8 autres régions
;
●
le ROR alimente toutes les
applications régionales automatiquement, en respectant ainsi les
recommandations nationales actuelles.
●
la plateforme de télémédecine
est opérationnelle et fonctionne sans heurt.
●
un infocentre régional est alimenté en
temps réel par tous les logiciels régionaux et permet de promouvoir des études
organisationnelles et scientifiques. Cette mécanique est si bien rodée qu'elle
se voit confier des évaluations
nationales comme le registre de l'activité héliportée sanitaire.
Nous pouvons donc
affirmer que l'ensemble des professionnels de santé de la région PACA disposent
actuellement de solutions informatiques partagées parfaitement adaptées à leurs
missions et que les démarches actuelles de l'ARS PACA n'en garantissent pas le
maintien ; bien au contraire, nous remarquons ces derniers mois l'arrêt brutal
de la totalité de l'activité d'animation du réseau des urgences et des travaux
prévus dans le domaine des tensions hospitalières.
L'implication des
professionnels de santé dans les 4 activités transversales essentielles portées
par le GIP E-Santé ORU-PACA garantit la prise en compte des besoins des usagers
et des soignants dans ces domaines. Cette implication des soignants s'exprime
dans l'organisation actuelle du groupement et mérite d'être présentée ici :
●
les pilotes des 4 domaines
d'expertise du groupement sont des médecins reconnus pour leur investissement
et leur expérience professionnelle : le Dr Gilles VIUDES pour le réseau des
urgences et la e-santé (E-Santé ORU-PACA), le Dr Manuela OLIVER en charge de
l'identito vigilance (GRIVES) et le Pr Stéphanie GENTILE en charge de la
mission dans le domaine des événements graves liés au soins (PASQUAL).
●
la composition actuelle du conseil
d'administration du groupement prévoit des sièges réservés aux médecins
(actuellement 5 sur 16 membres).
Cette implication
est essentielle pour les professionnels du collège car elle a fait la preuve de
son efficacité par sa capacité à déplacer les lignes et à accompagner
l'innovation. Elle devrait être accentuée et diversifiée. Mais ce n'est pas ce
que prévoit la nouvelle convention constitutive du GIP E-Santé ORU-PACA
souhaitée par l'ARS PACA et récemment rendue publique par la presse,
puisqu'aucune représentation médicale ou presque ne subsistera tant au sein de
l'assemblée générale qu'au sein du conseil d'administration.
L'assemblée
générale du collège demande l'intervention d'une mission nationale qui pourrait
évaluer la méthode et les actions engagées par l'ARS PACA depuis un an.
Cette intervention
est urgente car le contexte actuel éloigne les acteurs de terrain, impliqués
jusqu'alors, des problématiques essentielles et déstabilisent les forces vives
du GIP E-Santé ORU-PACA. En effet, les personnels du groupement, laissés sans
directeur ni consigne, ne disposent que d'informations parcellaires et
inquiétantes sur la pérennité de leurs emplois et cherchent pour la plupart des
alternatives professionnelles.
Enfin, certains
membres du groupement découvrent à la lecture de la nouvelle convention
constitutive qu'ils perdent leur droit de vote à l'assemblée générale alors qu'ils
sont investis de longue date dans la vie du groupement. C'est notamment le cas du collège PACA de
médecine d'urgence qui s'étonne du procédé.
Ces faits
justifient que l'assemblée générale du COPACAMU :
Lance une alerte :
●
sur les conséquences de la rupture
de la dynamique avec les professionnels impliqués jusqu'alors dans le cadre du
groupement,
●
sur les risques d'interruption de
services ou de régressions fonctionnelles dommageables pour les soignants et
leurs patients tant en ce qui concerne les
systèmes d'informations que l'animation régionale,
●
sur la méthode appliquée aux
personnels du GIP E-Santé ORU-PACA,
●
sur l'absence de débat sur le
projet de modification pourtant radical de la convention constitutive du
groupement.
Demande :
●
le maintien de l'observatoire régional des urgences dans le groupement
actuel,
●
la garantie de la persistance de l'implication des soignants dans les
travaux de la e-santé à un niveau efficace,
●
l'intervention d'une mission de l'IGAS.
Contact presse :
Professeur Jacques LEVRAUT
Président du Collège PACA de Médecine d'Urgence