Les huit musées départementaux de l'Isère ont vu le nombre de leurs visiteurs augmenter de 69% en 2004 avec l'instauration par le conseil général de la gratuité pour tous, ont indiqué les différents établissements à l'AFP. "En supprimant le ticket d'entrée, nous avons fait tomber une barrière psychologique. L'enjeu est de pouvoir accueillir un public nouveau non initié, et surtout de lui donner envie de revenir quand il le souhaite", a expliqué André Vallini PS, président du conseil général de l'Isère. L'initiative est unique en France pour les musées départementaux. Au musée de la Révolution française de Vizille, le taux de fréquentation a doublé en 2004, atteignant 72.647 visiteurs. Au musée médiéval de Saint-Antoine l'abbaye, la fréquentation a fait un bond de 87%, atteignant 22.154 visiteurs sur l'année. D'autres phénomènes ont concouru à amplifier l'impact de la mesure. Ainsi, la commémoration du 60ème anniversaire de la libération a dopé les entrées au musée de la Résistance et de la Déportation de Grenoble, avec une progression de 200% du nombre de visiteurs en juillet et août. L'Egyptomania a fait grimper la fréquentation du musée dauphinois (patrimoine régional), où l'exposition "Trésor d'Egypte" présentant les statues de la "cachette de Karnak" a attiré 76.000 visiteurs en quatre mois (+158% sur un an). Le musée de l'ancien évêché de Grenoble (histoire et patrimoine local) annonce une augmentation annuelle de 44%. Le musée Hébert (peinture XIXème), qui a toujours été gratuit, a réouvert fin 2003 après trois années de travaux. Sa fréquentation est passée de 11.000 visiteurs en 1999 à 19.000 en 2004. Le musée Hector Berlioz de la Côte Saint-André, qui fêtait en 2003 le bicentenaire du compositeur dans des salles entièrement rénovées, fait état pour sa part de 15.837 visiteurs en 2004, contre 2.856 en 2001 avant les travaux.
AFP - 2004