Présentation et lecture par Éric Pesty de son travail
de transposition en françaisde « Polaroid » de Clark Coolidge
Le samedi 14 mai 2005, à 18h00
En 1976, Polaroid, livre-poème de 100 pages a paru chez Adventures in Poetry / Big Sky Press, à un tirage de 1000 exemplaires. Le texte a donné lieu à une lecture intégrale (enregistrée deux ans plus tôt par Michael Kölher à l’University of Connecticut at Storrs), dite par Clark Coolidge, et publiée par S Press Tapes.
La question de la transposition, en français, du poème de Clark Coolidge, s’inscrit dans le programme qu’assignait Emmanuel Hocquard à la traduction : « Quand j’écrivais que la poésie américaine d’aujourd’hui traduite en français est une contribution à la littérature française d’aujourd’hui, je ne voulais pas dire que cette dernière s’en trouvait augmentée ou enrichie, mais que sa surface au sol y gagnait en zones inexplorées. Traduire aujourd’hui de la poésie américaine en français, c’est gagner du terrain. / Terrain qui n’appartient pas. No man’s land. Ni à vendre ni à bâtir. Et surtout pas terrain de rencontres, d’échanges, de dialogues, de discussions, d’influences, bref de communication. Mais un espace augural d’observation et de réflexion. » (Ma Haie, « Taches blanches », P.O.L., 2001)
– Je dis pourtant transposition et non pas traduction ; laquelle ne pourrait qu’imparfaitement rendre compte du travail d’écriture, dans son articulation formelle et syntaxique. Les moyens de cette transposition sont assurés par le modèle de l’analogie, qui promet une projection de l’enjeu du poème, de la langue anglo-américaine vers le français : établissement d’un corpus de termes équivalent, d’un champ de dispersion du vocabulaire homothétique, et de régularités syntaxiques conformes à l’original. L’histoire, cependant, ne pourra être qu’autre, qui tient à la différence irréductible – dont la pierre de touche reste la différence du fonctionnement des vers anglais et français – entre les deux milieux linguistiques. Je tiens que l’imprévu qui naît de cette transposition assure la révélation finale de la structure par laquelle Polaroïd, en français, trouve la justification de son titre.
Les deux premières étapes de ce travail ont été présentées dans la revue issue ; la troisième sera l’occasion d’une lecture intégrale du texte français, à voix haute, d’une durée approximative de 1h 45.
Polaroïd par Clark Coolidge, n’aurait pu trouver sa forme définitive sans le concours de Jennifer Bonn, qui a suivi les premières étapes de cette transposition. Et dont je salue ici la patience opiniâtre.
Éric Pesty
extrait :
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