COMMUNIQUE DE PRESSE DE L’ASSOCIATION DES AMIS DE LA STATION MARINE D’ENDOUME
Marseille - 13 juin 2005
VOCATION MARINE et MARITIME DE MARSEILLE ?
NON !
ON VEND LES BIJOUX DE FAMILLE.
L'Université de la Méditerranée aurait décidé de vendre la Station Marine d'Endoume.
Le couperet est tombé, à huis clos.
Dans sa politique de redéploiement, l'Université de la Méditerranée a décidé de vendre la Station Marine d'Endoume. Un lieu qui sur tous les plans, et même dans l'Encyclopédie Encarta de Microsoft, est signalée comme l'ancien Aquarium de Marseille.
Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) qui soutient depuis plus de 40 ans les recherches qui s'y déroulent semblerait avoir fini par donner son accord.
Depuis l'Estaque jusqu'aux Goudes, en passant par le Quai des Belges, personne qui ne se souvienne de la vocation marine de Marseille, personne qui n'ait oublié la Station Marine d'Endoume, qui depuis 120 ans, avec un ancien directeur membre de l'Académie des Sciences, a représenté un pôle, et pourquoi ne pas le dire un phare, pour les recherches sur le milieu marin, pour les océanographes du monde entier. Combien de scientifiques venant d'Afrique, d'Asie, d'Amérique Latine, mais aussi d'Amérique du Nord, d'Australie, … d'Europe, qui sont venus y séjourner pour un temps plus ou moins long.
Un des quatre Observatoire marin des Sciences de l'Univers (OSU) de toute la France, où chercheurs, enseignants, ingénieurs et techniciens, qui ont fait de ce lieu un endroit emblématique des Sciences de la Mer.
Pour s'en rendre compte il suffit d'aller lire la pétition "Sauvons la Station Marine d'Endoume » (http://amadou.sme.free.fr) soutenue par le Réseau d'Excellence Européen MARBEF.
Ce capital, non seulement de la Ville de Marseille, mais du Département et de la Région, risque fort d'être bradé, au nom d'une rentabilisation budgétaire.
Alors que partout ailleurs, en Europe et dans le Monde, les Stations Marines sont considérées comme un outil au service de la science, mais aussi, par ses retombées, au service des citoyens, parce qu'elles nous expliquent l'importance d'aujourd'hui de l'environnement ; cet outil et cette vitrine sont en train de disparaître.
L'alternative ?
La construction d'un bâtiment à Luminy, c'est à dire à des kilomètres à l'intérieur des terres et de la Ville.
La construction d'un bâtiment ? Personne, et surtout par le Président de l'Université de la Méditerranée, Monsieur Berland, ne propose aujourd'hui de plan de financement crédible.
Par contre, la vente de ce patrimoine peut constituer une opération immobilière intéressante dans la situation financière délicate (!!!) où se trouve l'Université de la Méditerranée qui a une bonne occasion de redresser la situation en mettant en vente ce patrimoine qui nous est commun !
Quel est l'enjeu ?
Ignorant le passé maritime de Marseille, voulant ignorer l'image dont la Station Marine d'Endoume est porteuse dans le monde, il préfère vendre "les bijoux de famille". Dans sa dernière déclaration, Monsieur Berland, a peut être conscience de ce qu'il est en train de brader, puisqu'il déclare apparemment sans rire "la vente de la Station Marine n'est pas (encore ?) à l'ordre du jour, nous discutons de la restructuration du Centre d'Océanologie de Marseille".
Qu'en termes diplomatiques ces choses là sont dites.
La vente de la Station est bien à l'ordre du jour, pour 3 des 4 bâtiments, en particulier ceux qui datent de 1889, initié par A.F. Marion et construit en pierres de Rognes.
Il est vrai que compte tenu de sa situation à la pointe de Malmousque, il ne manquera pas de requins de l'immobilier pour s'intéresser à cette désormais proie.
C'est tout un pan de l'Histoire de Marseille, et de l'Océanographie, qu'on jette aux orties.
Mais, le plus important, c'est assurément tout un pan du futur de Marseille, du futur de l'image de Marseille, du futur de l'Océanographie, que l'on est en train, en catimini, de brader.
Le moins que l'on puisse dire c'est que le gouvernement ne semble pas avoir compris la densité et la colère des scientifiques par rapport à la politique du gouvernement en matière de recherche et de technologie.
Cela en est un nouvel exemple.
Retenons que ce qui est préparé en sous-main et dans la confidentialité ne sera pas rattrapable si ce mauvais coup arrivait à son terme.
"Un arbre ne se développe bien que s'il a de bonnes racines". Ce n'est pas le Centre d'Océanologie de Marseille qui est connu internationalement, c'est d'abord et surtout la Station Marine d'Endoume, son passé est une référence de son présent. Elle a formé des centaines de scientifiques.
Marseille ne peut pas se permettre de se priver de cet outil, mais aussi de cette image, lisible à l'international.
Surtout pour de misérables considérations financières sur la base desquelles on ne peut pas construire une politique ambitieuse de recherche.
On peut arrêter ce scandale.
Comme le disait Martin Luther King, "il n'est jamais trop tard pour dire NON".
Aux citoyens de la Ville de Marseille, du Département des Bouches du Rhône, de la Région Paca, à tous les citoyens, de défendre leur bien commun.
Contact presse :
M. VINCENT