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Communiqué de presse : média

Lyon Capitale gagne le droit d’espérer

Lyon Capitale Evolem April Group

Communiqué le 11/01/2006
Le Tribunal de commerce de Lyon a décidé ce matin de placer Lyon Capitale en redressement, alors que la situation financière volontairement noircie par la nouvelle direction et l’actionnaire majoritaire (Evolem) aurait plutôt dû conduire à une liquidation pure et simple. Mais au cours de l’audience, le Procureur de la République a estimé que ces comptes n’étaient “pas pertinents” et a demandé un nouvel examen. C’est une victoire pour les fondateurs du journal, qui contestaient ces comptes, ainsi que pour les salariés, qui avaient déclaré à l’audience :  “Pour nous, salariés, ce dépôt de bilan a été orchestré et précipité par la nouvelle direction et l’actionnaire majoritaire. Il apparait fondamentalement comme un acte ultime de censure : on saborde un journal, à défaut d’avoir pu faire plier la rédaction.”

Le redressement judiciaire offre l’opportunité d’une poursuite de l’activité. Les salariés s’en félicitent et mettront tout en œuvre pour que Lyon Capitale, absent des kiosques depuis un mois en raison des censures de la direction, puisse reparaître, ainsi que les autres titres du groupe, comme Le Journal du Match.
Les repreneurs potentiels ont désormais trois semaines pour présenter une offre. Lorsqu’ils seront consultés, les salariés de Lyon Capitale seront particulièrement attentifs aux conditions de leur indépendance éditoriale, dont la principale garantie serait le retour, dans l’entreprise, de Jean-Olivier Arfeuillère et de Philippe Chaslot, limogés et calomniés publiquement par l’actionnaire actuel.

Les salariés trouvent irresponsable que l’actionnaire majoritaire et la pdg Isabelle Grosmaître, dans un communiqué de presse de ce jour, discréditent une nouvelle fois le journal pour faire échec à une éventuelle reprise. Evolem (filiale du groupe April) démontre ainsi son irresponsabilité comme gestionnaire. Evolem montre surtout que son seul objectif est de détruire un journal qui n’a pas cédé à ses exigences éditoriales, au risque de mettre au chômage 30 personnes.

Les salariés trouvent tout aussi lamentable que l’actionnaire majoritaire Bruno Rousset, grande fortune française, ne se soit pas engagé à payer les correspondants de presse du journal, dont le statut particulièrement précaire n’offre aucune protection.


Les salariés de Lyon Capitale ont reçu aujourd’hui les soutiens du Syndicat National des Journalistes (SNJ), du club de la presse de Lyon et de Reporters Sans Frontières (RSF).
Reporters Sans Frontières a déclaré : « Nous regrettons que l’existence d’un journal soit mise à mal en raison de sa ligne éditoriale critique à l’encontre de responsables politiques locaux. Les journalistes de Lyon Capitale font les frais de relations qui se sont fortement détériorées entre la direction de l’hebdomadaire et la ville de Lyon. Que les accusations mettant en cause le maire soient vraies ou pas, utiliser la publicité publique comme moyen de pression nous semble dangereux pour la liberté de la presse et condamnable » (rsf.org).

Le Syndicat National des Journalistes a déclaré : “Alors que l’hebdomadaire Lyon Capitale ne paraît plus depuis le 13 décembre 2005, le Syndicat national des journalistes (SNJ), organisation majoritaire de la profession, tient à apporter son soutien plein et entier aux salariés qui ne peuvent en aucune manière être tenus pour responsables de cet état de fait et se battent pour la survie de leur titre et le droit d’exercer librement leur activité.
L’hebdomadaire, décapité par son nouvel actionnaire avec le licenciement de son pdg fondateur et directeur de la rédaction ainsi que du rédacteur en chef, est en dépôt de bilan et passe ce mardi devant le tribunal de commerce.
Le SNJ tient à rappeler l’indispensable découplage entre le droit économique de l’actionnaire et le droit des rédactions à exercer leur métier en toute indépendance. Il est du devoir d’un dirigeant de presse digne de ce nom de préserver sa rédaction des pressions économiques et politiques inhérentes à l’exercice du métier de journaliste. Le nouveau propriétaire de Lyon Capitale a eu l’attitude inverse.
Le SNJ ne peut que déplorer le comportement d’élus qui se servent des budgets publics de communication pour faire pression sur les journaux, ou de dirigeants qui prônent la censure des médias pour éviter d’évoquer des sujets qui fâchent.
Il en va aujourd’hui notamment de la survie d’un titre qui anime le paysage de la presse lyonnaise depuis plus de dix ans et contribue au pluralisme des médias dans le Rhône.”

Le club de la presse a déclaré : “À la veille de la décision du Tribunal de commerce dans l'affaire Lyon-Capitale, le Conseil d'administration du Club de la presse s'est réuni avec une soixantaine de confrères pour s'alarmer de la situation actuelle de la presse lyonnaise et envisager des moyens d'actions.
La crise traversée par Lyon-Capitale (décapité) ou par Tribune de Lyon (censuré), deux hebdomadaires désormais en sursis, témoigne en effet de vives tensions, voire de manœuvres très préoccupantes, entre les sphères économique et politique et le monde des médias. (…)
Le Club de la presse dénonce un risque réel d'atteinte à la pluralité de l'information, et par conséquent au bon jeu de la démocratie dans la région.
Il appelle donc à la mobilisation de tous et il protestera publiquement, dès ce lundi 16 janvier, à l'occasion de la présentation à la presse des vœux du maire de Lyon, Gérard Collomb, mis en cause, comme les médias l'ont abondamment relaté ces jours-ci, en particulier dans l'affaire Lyon-Capitale.”

Contact presse :
Raphaël Ruffier : 06 72 14 43 82
Pierre Gandonnière : 06 10 78 62 09

En savoir plus : http://presse.libre.free.fr


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