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Communiqué de presse : culture

La Maison de Loth

GLOB

Communiqué le 27/10/2004
Le mythe biblique
Dieu s’était ému des rapports qui lui parvenaient sur l’immoralité des habitants de certaines villes. Quoique omniscient, il jugea nécessaire d’envoyer sur Terre, pour enquêter sur la véracité de ces allégations, deux anges qui furent accueillis à Sodome dans la maison de Loth. Celui-ci habitait la ville mais n’en était pas originaire. Peut-être les habitants de Sodome trouvèrent-ils exagéré que cet immigré accueillît en outre chez lui des clandestins, dont on ne savait trop d’où ils sortaient. Quoi qu’il en soit, ils demandèrent à les « connaître » ; ils exigèrent de Loth qu’il les leur livrât. Loth invoqua les devoirs de l’hospitalité, puisque les anges étaient des hôtes, et ipso facto ceux de la ville. Pour calmer la foule, il offrit ses filles ; en vain. Les habitants de Sodome s’apprêtaient à défoncer la porte lorsque les anges les frappèrent de cécité. Sur les instances de leurs hôtes, Loth et sa famille, le lendemain, quittèrent la ville, qui fut détruite par le feu du ciel et recouverte par les eaux de la Mer Morte, ainsi que quatre cités voisines apparemment coupables des mêmes errements.
L’épisode fut utilisé par le christianisme jusqu’à nos jours, et non sans succès, pour persuader les foules de l’hostilité divine aux amours de même sexe. Le thème fut traité différemment selon les époques : si Dieu a détruit Sodome par le feu cela signifie que les sodomites doivent être mis à mort par le même moyen. Mais, dès la « crise de la conscience européenne », on s’en amuse, quand on ne la tourne par en ridicule. Il inspire aux libertins des vers grivois, et, en 1684, John Wilmot, comte de Rochester, en fait à Londres le thème d’une pièce burlesque.


influences
Toujours au confluent de deux cultures, la recherche chorégraphique de Faizal Zeghoudi s’appuie ici essentiellement sur la culture équestre en s’inspirant de l’importance du cheval dans la civilisation arabo-islamique. La danse restitue ainsi la fascination que peut exercer cet animal sur l’Homme. Et à travers ce processus, la fascination qui lie l’Homme à son prochain dès lors que leur rapport touche à la domination, physique ou intellectuelle.

En puisant dans cet héritage inscrit dans ses propres racines, Faizal Zeghoudi propose une nouvelle lecture de la parabole biblique en mettant en lumière, plus que sa modernité, sa pérennité.

Conçu comme un spectacle-miroir où l’individu est projeté dans le reflet de sa propre animalité, « La Maison de Loth » invite à s’interroger sur les instincts qui, depuis la nuit des temps, poussent l’Homme à exister et s’exprimer dans une constante confrontation avec son prochain. « Animal de société » qui cherche sans cesse à diriger ou intégrer un groupe identifié, l’être humain obéit par nature aux mêmes lois de la domination, de la soumission et de la séduction que celles que l’on observe chez les autres mammifères. Il n’y à qu’à observer les pratiques de certaines espèces animales (parades amoureuses, duels corporels ou démonstrations de force) pour reconnaître nos propres archaïsmes. Et notre langage, avec ses gourmandes associations de vocabulaire (tête de fouine, féroce comme un lion, langue de serpent, etc) en porte lui aussi le témoignage.

Au fil des âges, les mécanismes de ce processus ont évolué mais son moteur essentiel est intact. Autrefois pour manger, aujourd’hui pour gagner de l’argent, autrefois pour défendre son clan, aujourd’hui pour revendiquer une position sociale ou économique… l’Homme cherche toujours à définir et défendre sa place à la fragile frontière de celle de l’autre.

En reprenant le mythe biblique à une époque où la préférence sexuelle se heurte toujours à l’intolérance_ et en l’associant aux mécanismes du dressage équestre, Faizal Zeghoudi va ici au bout d’une démarche plus que chorégraphique : psychanalytique et citoyenne. Il n’effleure pas les parallèles, il les met en scène, les souligne, les affirme dans une écriture chorégraphique riche de maturité esthétique. Il donne à voir non pas pour heurter le spectateur mais bien le renvoyer à sa propre intimité, le « dérouter », le « sortir de sa route » et de ses jalons confortables pour lui permettre d’en comprendre les méandres.

chorégraphie
Analyste des langages du corps, dans tout ce qu’ils portent comme héritages, mimétismes, désirs et interdits, le chorégraphe créée ici une vraie rupture avec l’ordre moral, l’ordre établi dans toute sa rigidité, en exposant sa chorégraphie à la subtile limite de la pureté et de la crudité. La puissance visuelle de son travail souligne à un point tel la force de son propos que le spectateur n’est pas libre de l’ignorer. D’où la difficulté pour certains de reconnaître cette intime violence que chacun porte en lui.
Le monde lui-même est pourtant d’une redoutable agressivité dans tous les registres de la domination humaine. Mais dans une société soumise au culte de l’image, ses témoignages nous en sont devenus d’une familiarité que seule une rupture à la fois spatiale, temporelle et corporelle peut inciter à reconnaître en liberté.




Sur la création
Créée dans le cadre de Danse à Aix, le 23 juillet 2004 à Aix-en-Provence, la représentation de « La Maison de Loth » fut associée à cet avertissement au public, rédigé par le directeur du festival Patrice Poyet : « Chers spectateurs, le chorégraphe Faizal Zeghoudi met en œuvre une très grande puissance d’évocation érotique dans sa pièce interprétée par six hommes. Il le fait en pleine conscience de sa liberté artistique d’auteur, à laquelle la direction du festival Danse à Aix ne saurait attenter. Aussi ce spectacle est-il susceptible de heurter certaines sensibilités. »


De fait, le débat qui prolongea la représentation, tant parmi les professionnels de la danse que dans les medias et les rangs des spectateurs, témoigne de l’impact de cette oeuvre, bouleversante pour certains, dérangeante pour d’autres (lire la revue de presse ci-jointe).


Sur internet, le forum Danse a lui aussi analysé ces réactions sous le titre « L’art et la morale ». La pertinence de sa conclusion mérite d’être soulignée : « La liberté du créateur est-elle sans limites ? Le public, pour une partie au moins, doit-il être protégé des excès ? Si l’on s’entend sur le mot, bien entendu… Le problème est que le débat est toujours faussé. Entre les arguments esthétiques et les arguments moraux, il est extrêmement difficile, voire impossible, de se construire une plate-forme commune. Du coup, la position prise par le directeur du festival Danse à Aix paraît bien la plus sage parce qu’elle attribue au spectateurs les qualités d’un adulte, censé être capable de choisir lui-même ce qu’il désire voir ou non. Peut-on imaginer mieux ? » P.M .


Si l’on avait brûlé Molière hier, que serait le théâtre aujourd’hui ?
Quelle peut être aujourd’hui la place accordée à l’artiste s’il doit se plier aux fourches caudines du consensus et/ou du seul divertissement ? Quel peut être le sens d’une œuvre si elle n’invite pas à sillonner de nouveaux territoires ? Comment une réflexion peut elle être développée si elle doit, d’abord, répondre à des critères artistiques préalablement définis ? Sur quels fondements peut s’amorcer une évolution s’il n’y a qu’une route à emprunter ?


Pièce articulée sur différents niveaux de lectures, « La Maison de Loth » a le redoutable avantage d’être à la fois esthétiquement explicite et intellectuellement implicite. Outre un avertissement tel que celui proposé lors de la création, la compagnie peut également livrer des pistes de réflexion aux spectateurs avant chaque représentation par le biais d’une distribution de petits « argumentaires » ou la mise en place de « conférences dansées » avec le chorégraphe.











LA MAISON DE LOTH





Pièce pour six danseurs – chorégraphie : Faizal Zeghoudi





Durée : 75 mn
Assistante chorégraphique : Giusy di Giugno
Création lumière et scénographie : Gilles Govaerts
Conception sonore : Ruelgo



Production : Association Technichore et le Monde du Zèbre.
Compagnie soutenue par le Ministère de la Culture - DRAC Aquitaine dans le cadre de l’aide aux compagnies, le Conseil Régional d’Aquitaine, le Conseil Général de Gironde.

Co-production : ADAM Landes, Danse à Aix, CCN de Biarritz et la Ville de Saint-Paul-lès-Dax.

Avec le soutien de l’OARA - scène d’Aquitaine, du Théâtre national de Bordeaux Aquitaine et de l’ADAMI.

Avec le soutien amical de la compagnie Christine Bastin et les Journées Dense Danse de Pantin

Contact presse :
xavier Quéron
05 56 69 06 66

En savoir plus : http://www.globtheatre.net


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