Sand déplier le feuilleton de la grande rue des feuillants, on rappellera que le restaurant Bonâme a toujours attiré les populations cultuelles de lyon, notamment le petit monde des "théâtreux"...
Des souvenirs s'attardent ainsi sur le murs, à commencer par le portrait du délicieux comédien Philippe Morier-Genoud.Or,depuis septembre dernier, le restaurant a été repris par Bruno DIDIERLAURENT qui s'illustra il n'y a guère au "Bistrot Pizay" voisin. le changement ne semble pas relever pour autant du coup de théâtre...
L'autre soir,les fenêtres bâillaient aux corneilles et le ventilateur brassait une brise d’un optimisme relatif. Sur les tables, on pouvait lire que Bruno Didierlaurent était tout disposé à s’occuper de vos barbecues et autres raouts en plein air… A croire que le restaurant, ouvert tout l’été (bravo, l’entreprise est courageuse !), n’en rêvait pas moins à quelques camps volants dans la compagne proche…
Le dîner dans ce nouveau Bonâme nous a semblé plus favorable à la cuisine exotique(un savoureux rouget cuit dans une feuille de bananier) qu’aux grands classique de l’été méridional (les farcis d’agneau, nullement désagréables, manquaient du trait décisif, une viande un peu plus confite ou épicée, qui les aurait rendus vraiment gourmands. Mais rien de plus difficile que les farcis, aurait dit Alain Chapel). Les entrées, quant à elles, étaient assez joliment déshabillées pour le saison, tomates en tartare ou plaisants involtini à la roquette, parmesan et Trévise grillée…
On imagine aisément qu’un restaurant de ce type ne saurait prétendre à un livre de cave en six volumes et un supplément. Sauf qu’on a connu des sélections moins cohérentes que celle de Bruno Didierlaurent. Le Chorey-les-Beaune 2001 les Confrelins de Robert Arnoux et fils enveloppe beaucoup de fruit dans une étoffe résistante. Il ne perd vraiment rien à être mis en carafe… Demandez-le à la jeune femme charmante qui veille au service…
On notera enfin que le restaurant pratique des tarifs d’une grande courtoisie (pas chéro, le Chorey 27 euros la bouteille et d’une plaisante affabilité les desserts à 5 euros l’unité : à ce moment du récit, on vous conseille la soupe de cerises plutôt que la tarte à la rhubarbe). La "Bonâme" de Bruno, ça doit être aussi cela : proposer une cuisine stylisée sans allonger la dépense comme une file de voitures en instance de parking. Et sans allonger non plus le temps du repas (de l’entrée au dessert même pas le temps d’un "long métrage" au CNP Terreaux ou à l’ambiance). Pas mal pour une saison qui aime la concision, non ?
La Bonâme de Bruno
5 grande rue des feuillants-69001-lyon
tél:04 78 30 83 93