Elle avait trempé sa plume dans du sérum hilarant …. Et décapant pour « Icones Urbaines ».
C’est avec du vitriol que Lauren mouille le bout de son stylo …
Lèvres glossées, yeux de biche mais langue bien trempée, La revoilà qui observe, analyse, et plante ses banderilles.
L’auteure a reçu un excellent accueil lors des 18èmes éditions des journées du Printemps du livre en avril dernier à Montaigu (44).
Depuis lors, elle s’attelle à son prochain livre tout en distillant ses textes et ses conseils « mode & beauté » dans les rédactions féminines.
MORCEAUX CHOISIS*
« A l'heure où les sociétés occidentales tente de faire reculer le machisme, les hip-hoppeurs continuent le bec serré, les dents blanchies par les diamants à tenir fermement leurs chaînes en or. Je ne vais pas tremper ma plume dans un féminisme de bon aloi, dans lequel je ne me retrouve pas.
Je souligne juste, qu'aujourd'hui, les « filles » d'Angela Davis sont trop souvent lyriquement malmenées par leurs « frères ». Bien entendu, si la notion de fraternité a encore un sens dans notre communauté. »
Nous aurions pu être les enfants de la révolution. D'une belle révolution. L'héritage laissé par Luther King et d'autres activistes, ainsi que par les premiers artistes de hip-hop aurait pu nous aider à changer la donne. Mains dans la main sur un même refrain. Nous, enfants noirs, blancs, métis et autres gamins citoyens du monde. Je suis née pendant la période du disco. Exotisme, paillettes, afro, sexes et drogues faciles. Boney M se déhanchait lascivement quand Diana Ross triomphait sous ses galons dorés d'icône glamour de la Motown avec sa musique soyeuse, langoureuse et si insouciante. En un mot, superbe, mais tellement lisse. Dans l'underground, on préparait déjà une suite tonitruante pour que les Afro-américains continuent à hisser haut de leurs empreintes vocales leur suprématie créative. La bouffée d'oxygène vint des bas-fonds new-yorkais. Scandés, prêchés, frelatés, les textes de rap enrôlent toute une jeunesse. Puis, comme une traînée de poudre, embrigadent les Jeunes Pousses du monde entier. Précurseurs et novateurs, les prolétaires du bitume affranchissent en deux-trois mouvements la danse de son académisme. On prédisait un mouvement aussi instinctif que bref et furtif, mais ça fait déjà trois décennies qu'il perdure. Et avec lui, une génération d'hommes et de femmes ont grandi. A l'heure où nos sociétés éclairées tentent de faire reculer le machisme, les hip-hoppeurs continuent le bec serré, les dents blanchies par les diamants à tenir fermement leurs chaînes en or. Quand Ellen Johnson Sirleaf expédie l'ancien président Charles Taylor plaider l'ignominie de sa gouvernance dans les geôles du TPI. Mais bon, je ne vais pas tremper ma plume dans un féminisme de bon aloi, dans lequel je ne me retrouve pas. Je souligne juste, qu'aujourd'hui, les « filles » d'Angela Davis sont trop souvent malmenées par leurs « frères ». Bien entendu, si la notion de fraternité a encore un sens dans notre communauté. Et l'anathème n'est pas exclusivement lyrique. J'assiste à la déliquescence d'un style qui se vide de son sens. La voix des sans voix est à son tour sujette à la paupérisation de l'innovation artistique. Victime de son succès, le hip-hop, mais surtout le rap est actuellement le genre qui fédère le plus d'idiots. L'histoire l'a souvent malheureusement démontrée, là où il y a du sexisme, le racisme est souvent latent. La République française souhaite s'ouvrir davantage aux femmes. La République française souhaite s'ouvrir davantage aux « minorités » raciales. Si le combat n'est pas commun, il est proche. De ce constat, j'ai débranché tous les fils et largué mon casque. Stop, plus de sons ! Pourtant, j'aime cette musique qui a longtemps été mon élan fédérateur. Je suis une femme. Je suis Noire. Je suis de celle que l'on caricature à loisir. Parce que je n'aimerai pas voir mon identité réduite, estropiée par des musiciens, certes excellents, mais parfois sans consistance, j'écris pour escamoter les clichés.
* texte libre.
A propos de Lauren Ekué :
A 26 ans, cette « fleur de pavé » qui est née et a vécu en Ile de France à des opinions bien tranchées sur le monde dans lequel elle vit. A cheval entre deux cultures, elle ne renie rien de ses origines togolaises et porte un regard critique et incisif sur le rôle que l’on veut bien donner à la femme black. Afro-parisienne, elle le revendique, le signe et le martèle.
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Icône urbaine – 160 pages – 135 x 195 mm - 15 € - édité par les éditions Anibwe – 52 rue Greneta 75002 Paris – tél. : 01 45 08 48 33
En vente depuis fin juin 2005 – ISBN : 2-916121-02-01 – EAN : 9782916121024
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