communiqué de presse
16 avril 2004

Juillet 2003 / Juillet 2004

Solidaires d'un combat qui les concernait au plus haut point, puis solitaires dans le douloureux silence qui suivit leur annulation, les festivals de l'été dernier travaillent depuis un an à la reconstruction et à la survie de leur projet. Si l'édition 2004 du Festival de Marseille s'appuie sur le vide et l'absence de l'édition 2003, elle le fait avec lucidité, pour y puiser une densité et une singularité nouvelles.

Attentive aux fractures et déchirures dévoilées au grand jour par les intermittents du spectacle, cette
9 ème édition est aussi le fruit de la passion et de la patience. Celles qui coulent depuis sa naissance dans les veines d’un projet, où les rêves et les désirs les plus rigoureux et les plus fous, n'ont jamais ployé devant les mots impossibilité, rentabilité.

Ces liens tissés et retissés sans relâche avec les artistes et le public pour donner vie à nos émotions, pour ne pas esquiver des questionnements parfois difficiles, sont la marque de notre engagement et de notre vitalité. " La liberté dans l’art, la liberté dans la société … ", criait Victor Hugo.

À une époque où se " préfabriquent" à la chaîne des " fermes " et des " lofts ", il est plus que jamais essentiel que la vérité, la liberté, la sincérité, la fragilité avec lesquelles les artistes oeuvrent pour que nous gardions notre part d'humanité et de sensibilité, restent une priorité. Sans entraves, sans concessions, sans renoncements.

C'est dans ce souffle et cette étincelle, celles de la création et du spectacle vivant, que le public découvrira cet été 17 nouvelles propositions artistiques, grâce à Marie Chouinard et le Ballet Gulbenkian, le Collectif Skalen, Kris Defoort, Pierre Droulers, Patricia Guannel, Katia Guerreiro, Anne Teresa de Keersmaeker, Randi de Vlieghe, Jan Lauwers, Marion Lévy, Jean-Christophe Maillot et les Ballets de Monte-Carlo, Malouma, Pascal Montrouge, N+N Corsino, Zsuzsa Rozsavolgyi, Patrick Servius, Wim Vandekeybus et Gabor Varga.

Grâce également à la force et à la cohésion des équipes permanentes et intermittentes du Festival de Marseille, soudées dans l'épreuve passée, qui disent une nouvelle fois leur confiance en l'art, la culture et l’avenir du Festival.

Apolline Quintrand