Après plus de 3 mois de silence, l’orgue de l’église Saint-Denis va redonner de la voix le 8 avril à 20 h 00 à l’occasion un concert inaugural gratuit de grande qualité. L’instrument a subi un relevage, c’est-à-dire une grosse révision et une remise en état.
L’Orgue de Saint Denis a été construit en 1968 par les établissements Dunand de Villeurbanne. Il avait fait l’objet d’un premier relevage en 1981. Vingt-cinq ans plus tard, un second relevage s’avérait nécessaire : la poussière s’accumulait partout, la fiabilité des moteurs de tirage de jeux devenait plus que problématique, certains tuyaux (en alliage assez mou) s’affaissaient sous leur propre poids, surtout depuis la canicule de 2003. Le travail a été confié aux établissements Olivier Bernard ; ce dernier avait participé au relevage de 1981. Les quelques 1800 tuyaux ont été réaccordés et l’orgue peut maintenant continuer de servir la musique et la liturgie, pendant encore un bon quart de siècle…
Pour célébrer cet événement, le concert du samedi 8 avril 2006 à 20 heures se veut une fête de la musique. Selon la coutume, c’est le titulaire de St Denis, Yves Jaffrès, qui jouera la première pièce : le Grand Dialogue de Louis Marchand, un musicien du XVIIIe siècle, né à Lyon. Puis l’orgue sera tenu par Pierre Perdigon, organiste de l’Immaculée-Conception et professeur d’orgue honoraire au Conservatoire Nationale de Région de Grenoble. Il est inutile de présenter aux Lyonnais ce grand musicien et ce brillant organiste, qui donne des concerts dans toute l’Europe, et qui a fait des tournées aux Etats Unis, au Canada et au Japon. C’est un maître dont l’enseignement est apprécié dans les nombreuses académies d’orgue auxquelles il participe. Il joue surtout le répertoire baroque et la musique du XXe siècle.
Le programme de ce concert a été pensé pour faire entendre des styles variés de musique, en parcourant l’année liturgique : pièces de l’Avent avec un Magnificat de Buxtehude et un choral très célèbre de Bach, et pour Noël une pièce de musique très française de Daquin, ainsi que deux autres chorals de Bach, très différents l’un de l’autre, l’un très calme, l’autre plus joyeux, en trio. L’orgue de Saint-Denis possède un jeu de tremblant qui convient particulièrement à la musique italienne ; on l’écoutera dans une étrange Toccata de Frescobaldi, le célèbre organiste de Saint-Pierre de Rome. Nous arrivons ainsi au temps de la Passion avec une œuvre d’envergure : le grand prélude et fugue en ut mineur de Bach, imposante composition, suivie d’un autre choral, avec une belle ligne et très ornée, quasi vocale. Le temps de Pâques est célébré par une œuvre du français Charles Tournemire, qui fut un brillant organiste parisien du XXe siècle. Une de ses improvisations, très inspirée, sur l’hymne de Pâques fut enregistrée sur disque en 1930 et son élève, le compositeur Maurice Duruflé, la retranscrivit note à note en 1958.
Un tel concert nous fait voyager à la fois dans le temps, dans l’espace, et met en valeur toutes les possibilités de l’instrument. Et pour que le spectacle soit plus complet les organisateurs ont voulu redonner à l’assemblée l’usage d’un sens qui fait généralement défaut lors des concerts d’Orgue, surtout quand le pupitre se situe à 12m de haut dans le dos de l’auditoire : la vue. En effet, la performance gestuelle des organistes, jouant sur deux claviers et un pédalier et touts les registres des jeux sera projetée sur écran géant dans la nef pour faire partager la complexité du travail de l’interprète face à un tel instrument.
Venez nombreux à ce concert : l’entrée est libre. Vous pourrez, si vous le souhaitez, participer aux frais qui ont été engagés.
Contact presse :
Pour toutes informations complémentaires, vous pouvez de contacter l’organiste titulaire Yves Jaffès au 04 78 30 81 41