Entre Afrique et Occident, le(s) parcours d'une femme pour échapper à sa mémoire blessée et à son destin, pour inventer sa propre humanité : le récit de sa lutte pour s'affranchir des souffrances de l'identification aux pères, à tous les pères...

De sa trajectoire personnelle et familiale, de ses errances amoureuses, de son engagement, l'auteur tire le portrait sans concession d'une Afrique coincée entre traditions refoulées et modernité mal digérée.

« Au nom des pères » est aussi une plongée dans le calvaire des peuples, dans la mauvaise conscience de l'Occident et des intellectuels africains et dans la reconquête de soi.

Une écriture généreuse qui offre un voyage de passions et de désillu­sions, d'espoir et d'oppression pour délier les noeuds inextricables de l'amour et de la haine.

Après un recueil de poésies (« Rwanda mon Amour ») publié en 2001, Ida Zirignon nous livre ici une nouvelle d'une implacable réalité et d'une remarquable description des êtres.

Auteur d'origine ivoirienne, en France depuis 1985, Ida ZIRIGNON 38 ans est titulaire d'un docto­rat en droits de l'homme et a occupé plusieurs postes à l'ONU de 1994 à 2003.

Investie dans de nombreux combats pour les droits de l'homme, elle est la fondatrice de l'association "Arts en mémoire", sentinelle culturelle pour que perdure le souvenir des génocides africains.

Extrait du livre :

« Papa savait jouer de la misère, c’était son allié, son compagnon et il s’en servait admirablement ; d’ailleurs, ce compagnon avait fini par l’habiter et refusait maintenant de s’en aller… L’entourage immédiat de mon père lui ressemblait de plus en plus, dans son entêtement, dans sa violence, dans son exhibitionnisme obscène de la misère. Il faut que je vous explique le tableau … »


« Mon père nous racontait les difficultés de son enfance, son adolescence plus que troublée, ses fugues répétées et ses mésaventures dans une Afrique soumise… Mon père lui, n’avait livré aucune bataille, il les avait toutes perdues d’avance. Ses souffrances et sa rancœur, il avait pris le parti de les retourner contre les autres… En fait, tout ce qui pouvait lui rappeler cette existence-souffrance… »


« J’avais grandi dans un contexte vidé de tout signe de tendresse. Papa avait élevé ses enfants dans un vase clos à l’intérieur duquel il régnait en maître absolu… »


« J’avais toujours rêvé de grands voyages, à la découverte de l’Autre… Je voulais partir loin… Là où je n’aurais plus ni mémoire, ni souvenir, là où personne n’aurait connu mon histoire. Renaître, exister de nouveau, autrement, échapper à mon destin… Je voulais être autre, l’Autre… C’est ainsi que j’ai pris la route … Mais l’enfer est celui que l’on transporte avec soi… les différentes missions … allaient m’amener à faire des rencontres, souvent violentes, pas de celles que j’avais  espérées. ».



« Des mots pour dénoncer…

Des mots pour tenter d’expliquer l’inexplicable

Des mots pour ne pas rester indifférent…

Des mots pour construire un mur contre l’indifférence »