Les 6 et 7 avril dernier le consortium européen, coordonné par l’Agence de l’Agglomération Bordelaise et de la Gironde, a organisé sa troisième rencontre internationale à Riga, Lettonie, sur le thème du rôle et des responsabilités des autorités locales dans la politique énergétique européenne. Aux cotés du premier Ministre Letton, Valdis Dombrovskis, et du Commissaire européen à l'énergie, Andris Pielbags, ALEs, collectivités locales et organismes européens et nationaux (réseaux, banques,…) ont échangé les expériences, les méthodes et les moyens de faire face aux enjeux énergétiques.


Le challenge que représentent le changement climatique, l'épuisement des ressources, la sécurité de l'approvisionnement et, ponctuellement, la crise financière,  implique que les autorités et les décideurs locaux, de toutes envergures, trouvent les outils pour concrétiser leurs engagements de s'investir dans des actions de développement durable efficaces. Chacun sait, désormais, que les solutions à cet enjeu global sont à l'échelle locale.

Les collectivités locales ont d’ailleurs donné une formidable démonstration d'engagements volontaires d'aller au-delà de ceux demandés par la commission européenne, les fameux 3x20. Alors que quelques signatures étaient attendues au début du projet, 480 maires européens se sont déplacés, le 29 janvier dernier pour signer la Convention des Maires. Aidés le plus souvent par leur ALE, ces premiers signataires ont désormais un an pour soumettre un plan d'action.

Outils de soutien techniques indépendants pour les actions locales, les ALEs sont aussi des relais de la politique et des initiatives européennes en matière d’énergie. Elles ont présenté des exemples concrets pour affronter le challenge énergétique à l'échelle locale : la signature de la convention des Maires pour la ville Kaunas en Lithuanie et l'élaboration du plan d'action par l'ALE de Riga , l'efficacité énergétique de l'éclairage publique à Murcia (Espagne), le logement social alimenté en solaire thermique à Porto, le développement d'une énergie alternative pour la ville agricole de Latina (Italie), la géothermie profonde et la récupération de chaleur comme ressource exceptionnelle de chaleur renouvelable pour la Communauté Urbaine de Bordeaux.

Pour ce qui est des outils financiers disponibles, il demeure parfois des freins pour qu’ils atteignent leurs cibles. La Banque nationale allemande (KfW),  la Banque Européenne, d'Investissement (BEI) et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) ont présenté des dispositifs pour aider l'investissement dans des opérations d'amélioration de l'efficacité énergétique. Avec leur participation à cette conférence elles ont donné un signe fort de reconnaissance des ALEs comme partenaires de confiance. Les modalités restent à imaginer.

Placée sous le signe du partenariat et de la coopération, les députés Maires d'Helsinki, Finlande et de Tallinn, Estonie, et  le représentant de l'association des Maires de Lettonie ont également présentés leurs expériences en la matière. Le consortium - pourtant si jeune -  des 5 Agences coordonnées par Bordeaux peut d'ailleurs être fier d'être déjà cité comme exemplaire en matière de partenariat et d'échange. Son expérience sera valorisée auprès de la Commission européenne et des autres ALEs par l’Agence chargée du programme Intelligent Energy-Europe.

Si cette réunion a montré que le champ des possibles pour atteindre les objectifs énergétiques est très large, l’imagination et la créativité en sont les moteurs. La Lettonie, pays jeune, indépendant depuis 1990, montre un formidable opportunisme et une rapidité de réaction dont on peut s’inspirer.