Le vote définitif sur le budget primitif 2005 a « mis en lumière les illusions » de la nouvelle majorité, comme l’a déclaré Thierry CORNILLET, président du groupe UDF régional, lors du discours final relatif au BP 2005.
Au premier rang de ces illusions, celle de croire garantir la « tranquillité politique » au sein de la majorité en faisant preuve de largesses inconsidérées vis-à-vis des alliés verts et communistes : simulacre de démocratie « offert » aux communistes via un budget de soit-disant « démocratie participative » qui n’est que le paravent de la communication politique de la majorité ; mais aussi complaisance vis-à-vis d’un parti qui, fidèle à ses « vieilles lunes », ne considère l’entreprise que comme une « vache à lait », imposable à merci :
C’est ce qui explique en partie que le budget consacré aux actions économiques, pourtant essentiel, soit le seul qui ait subi une baisse nette des engagements régionaux, avec - 7 % en investissements. L’économie est bien « la grande oubliée de ce budget », et c’est d’autant plus inquiétant que l’explosion annoncée des impôts régionaux, de l’emprunt et de la dette entraînera dans les prochaines années une paralysie financière de notre collectivité qui, comme l’a évoqué Thierry CORNILLET, « rendra impossible à l’avenir tout investissement dynamique tel celui initié par la précédente mandature en faveur du projet Crolles II ».
Une des principales illusions dénoncées par le groupe UDF aura bien été celle de la tentation de l’omnipotence et d’ériger la Région en Etat-bis : « à force de papillonnage et de dispersion budgétaire, on se condamne à l’explosion de la dette et à la paralysie ».
Le groupe UDF aura eu l’occasion à de maintes reprises au cours du débat budgétaire de dénoncer cette dispersion, mais aussi, par un certain nombre d’amendements, le traitement inéquitable de certaines questions : le refus de l’exécutif d’accepter une croissance, aussi faible fût-elle, des crédits à destination des lycées privés est d’autant plus consternant que celui-ci a ratifié immédiatement après un amendement communiste tendant à l’augmentation démesurée de 60 millions d’euros de la ligne dédiée aux lycées publics, alors que celle-ci avait déjà été abondée de 260 millions dans le budget présenté !!
Cette sur-dotation manifeste est d’autant moins acceptable qu’elle s’est accompagnée d’une diminution de 20%, sous la pression des verts, des investissements en faveur de la diffusion des technologies de l’information et de la communication sur tous les territoires rhônalpins : le groupe UDF, par la voix d’Eric FOURNIER, a dénoncé cette mise à mal de l’équité territoriale, tant ces équipements en TIC sont indispensables pour réduire la fracture numérique des territoires les plus isolés, notamment ruraux.
Malgré la concorde de façade, il est clair que la multiplication des compromis entre composantes de la majorité est lourde de conséquences, non seulement pour les finances régionales, et donc pour celles des contribuables rhônalpins, mais aussi pour la cohérence et le devenir de certaines actions régionales structurantes ; Thierry CORNILLET a, à cet égard, interpellé le président du Conseil régional en ces termes : « Jusqu’où irez-vous ? les Verts, après avoir obtenu satisfaction sur toutes leurs exigences, vous demanderont encore plus l’an prochain. Nous prenons date,(…) ; l’an prochain sera marqué par le délitement aggravé de votre majorité ainsi que votre constant replâtrage, qui coûtera toujours plus cher aux Rhônalpins ».
Les constantes tensions entres composantes de la majorité se sont d’ailleurs manifesté immédiatement après le débat budgétaire, avec l’examen d’un rapport complémentaire sur la diffusion des énergies photovoltaïques qui a donné lieu à un affrontement très rude entre élus communistes et élus verts.
Malgré les inquiétudes liées à l’application de ce budget et le traitement de rejet systématique de l’ensemble de ses amendements, le groupe UDF se félicite néanmoins de l’adoption de deux vœux importants qu’il a soumis ce jour à l’examen du Conseil régional : celui, présenté par Eric FOURNIER, réclamant le lancement d’une étude de faisabilité liée à l’instauration d’une taxe sur le transit des poids-lourds, élément capital pour assurer un report modal effectif et un désengorgement à terme de notre réseau routier et autoroutier ; celui, présenté par Thierry CORNILLET, tendant à une déclaration de soutien officielle de la Région à la candidature olympique de PARIS 2012, puisque les retombées de cette candidature peuvent, si celle-ci est retenue, être particulièrement bénéfiques pour le territoire rhônalpin ; ce second vœu aura été adopté à l’unanimité des groupes, hormis l’opposition consternante des élus verts….
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